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La Voix de la Savane

SOCIÉTÉ/SAVAN …

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Le gouvernement togolais depuis quelques années a entamé une série de réalisation d’infrastructures sur toute l’étendue du territoire national afin de répondre aux besoins combien pressant des populations en terme de routes, de bâtiments scolaires, de retenues d’eau, etc. Ces ouvrages qui devraient à terme de leur réalisation soulager le contribuable finissent pour certains par devenir un cauchemar pour eux car trop souvent mal réalisés ou inachevés. La digue de Sidiki en est un exemple récent

Il y’a un peu plus d’un an, dans un article nous évoquions le cas de la construction du magasin de stockage de céréales du marché de Dapaong qui, devenu un danger pour les commerçants a été détruit en parti et dont l’autre partie jusqu’à ce jour est resté en l’État. Malgré notre cri d’alerte, l’ouvrage n’a été ni achevé ni entièrement démoli occupant ainsi inutilement des places jadis réservées à des commerçantes. Plusieurs millions financés par le ministère du commerce sont ainsi tombés à l’eau et le désir des commerçantes de céréales de voir enfin leur rêve se réaliser est resté toujours un rêve. Passons.

La retenue d’eau de Tantigou après plusieurs années de vie a fini par souffrir des affres de l’ensablement du bassin, de la dégradation de la digue ainsi que celle de canaux d’irrigation. Sur un fond du ministère des infrastructures et des transports d’alors, des travaux de réhabilitation de l’ouvrage ont été attribués à une entreprise l’année dernière. La réhabilitation consistait entre autres à l’enrochement du talus amont et l’enherbement du talus aval afin de préserver la digue des effets de l’érosion, du curage du bassin, de la reconstruction des canaux d’irrigation et de la piste d’accès. Là aussi, les travaux n’ont pas été bien fait car le curage n’a été que superficiel. Notre rédaction à l’époque avait aussi tiré la sonnette d’alarme mais l’entreprise a fait semblant de reprendre les travaux juste pour un effet d’annonce et puis, plus rien ! Les exemples sont à foison : Le bâtiment scolaire de Bantamboare, la route Kantè-Tandjoaré, la voie reliant les carrefours CONGAT et KONDIANG en passant par le quartier KOMBONLOAGA, la bretelle Carrefour Tingbane reliant la route de la préfecture, la route Dapaong Mandouri, frontière Bénin….
A qui la faute ?
Une sagesse Gourma dit que lorsqu’on accuse l’épervier il ne faut pas ménager le poussin. S’il faut accuser les pouvoirs publics et les entrepreneurs véreux de BTP d’être les principaux responsables de la mauvaise réalisation des ouvrages, il faut également et surtout accuser les populations bénéficiaires qui par certains comportements sont également responsable de ce état de choses. Il n’est pas rares parfois dans nos villages de voir nos parents aller vers un maçon pour lui demander un peu de ciment pour faire une réparation lorsqu’il y’a un chantier de construction d’un édifice public. Pour le paysan, ce n’est rien de grave et pourtant, cet acte peut ouvrir la voie au détournement du ciment. Là où les populations pèchent le plus, c’est le fait de ne pas jouer pleinement leur rôle de veille citoyenne en surveillant à la loupe le déroulement de la réalisation des travaux. Aussi convient-il de s’interroger si ces derniers savent qu’ils en ont le droit et même l’obligation! Nous devons travailler de façon à éveiller la conscience de nos populations afin de les impliquer davantage dans la réalisation des infrastructures dans leurs milieux car ils sont les grands perdants lorsqu’elles sont mal faites.

Robert DOUTI

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